Les chevaliers à l'armure verte
huitième & dernière partie
Un général corse fut alors appelé en renfort pour sauver la patrie. Antonetti, c’était son nom, débarqua sur le continent et en cent jours renversa des montagnes. Sous ses ordres, les chevaliers Sablé, Janot, Carteron, Hellebuyck, Compan ou Hognon multiplièrent les assauts victorieux. La légende était de nouveau en route. La voie semblait dégagée.
Mais l’histoire bégaie quand une vieille sorcière à la haine recuite veille dans l’ombre noire et obscure. Vanité des vanités, tout est vanité. Et le poison jalousie fit de nouveau son oeuvre: le Grand chambellan Grange, épuisé par les querelles du château, renonça. Son successeur, le Grand chambellan Schmider, sombra à son tour sous les manigances des sires Caïazzo et Romeyer.
Les nouveaux régents renvoyèrent sur son île le général Antonetti. La révolte gronda dans les cités du Forez. Les nouveaux régents rappelèrent le général Baup, un ancien de la compagnie, le congédièrent. Firent venir un officier supérieur tchèque, le général Hasek, auquel ils adjoignirent le page Roussey, dont les talents de combattant avaient été détruits par l’affaire de la caisse en ébène et qui était ensuite entré à l’école des officiers dont il était sorti colonel. « Mais colonel, c’est insuffisant pour s'assurer la meilleure table dans les gargotes de la ville, s’attirer la galante compagnie des plus belles filles, obtenir les louanges des chroniqueurs du royaume, avoir crédit illimité dans les débits de boisson et les cercles de jeu », lui susurra la vieille sorcière qui s‘était déguisée cette fois en chroniqueur d'une gazette cryptée.
Le général Hasek s’en alla. Le colonel Roussey fut promu général mais seul le corégent Romeyer lui faisait confiance tan-dis que le corégent Caïazzo et son fidèle Da Fonseca pensaient à d’autres commandants en rupture de ban.
Le général Hasek s’en alla. Le colonel Roussey fut promu général mais seul le corégent Romeyer lui faisait confiance tan-dis que le corégent Caïazzo et son fidèle Da Fonseca pensaient à d’autres commandants en rupture de ban.
Dans l’intervalle, de preux chevaliers s’en étaient allés au gré des putsches et des coups d’Etat.
Le chevalier Janot était resté, lui, fidèle au poste, invincible le plus souvent, galvanisant le peuple du Forez et ses fils que la misère et la pauvreté avaient éparpillés à travers toutes les terres de France. Mais son épaule endolorie par tant de combats, tant de luttes avait fini par lâcher. Les défaites s’accumulèrent. Le doute gagna les esprits. Le printemps qui se dessinait serait sans doute nouvelle désillusion...