samedi 17 octobre 2009

Le choix de Sophie de Raymond


Au soir du 18 novembre, lorsque les Bleus pourront enfin se préoccuper de leur hébergement en Afrique australe, Ray Domenech sera confronté à un putain de choix de Sophie, entre la classe du gaucho de oro et la classe stéphanoise.

La classe du gaucho de oro s'est révélée tard dans la nuit de mercredi à jeudi. L'Argentine venait de se qualifier, et Diego pouvait enfin exprimer sa colère à l'endroit de ceux qui l'avaient traîné dans la bouse. Alors les entrailles du stade Centenario débordèrent d'une rage écumante. "Que la chupen y sigan chupando." Nous entendrions d'une bonne oreille notre Ray s'engager sur ce chemin-ci au soir du 18 novembre.

Mais nous préférerions qu'il suive l'autre chemin, jalonné par la classe stéphanoise dont le phénoménal quoique vagal Bafé Gomis est le dernier avatar. Pris en grippe saisonnière par Geoffroy-Guichard, sali par la rumeur culinaire, Bafé s'est tu puis est parti pour mieux repartir. Les filets qu'il fait trembler sous le maillot du club honni claquent le beignet des siffleurs de l'exercice passé. Nous verrions d'un bon oeil notre Ray s'engager sur ce chemin-là, Démissionnant sans perte ni fracas/Prenant en main l'équipe du Ghana/La conduisant au sacre à Pretoria

CINQ LIGNES DE TEMPS ADDITIONNEL

Ce soir à Montpellier, Sainté peut poursuivre sur son impressionnante série en cours de cinq matches sans défaite et quatre victoires de rang toutes compétitions confondues, y compris l'amical contre les voisins d'Auvergne, avec 14 buts marqués pour cinq encaissés. GdB, serre les fesses, on arrive sans politesse.

UNE LIGNE DE TIRS AU BUT

La finale n'est pas à Pretoria ? Et mes décasyllabes, z'en faites quoi ?

vendredi 9 octobre 2009

Les Nobel contaminés par la grippe stéphanoise


Il n'y a qu'un moyen de comprendre la décision du comité Nobel, et même si l'Organisation mondiale de la santé, dans l'attente de résultats certifiés par ses laboratoires, n'est pas encore en mesure de le confirmer, on peut d'ores et déjà l'affirmer: l'épidémie de grippe stéphanoise a atteint la Norvège où elle sévit sous une forme particulièrement sévère.

Que dit le comité Nobel en effet, comment justifie-t-il son choix pour le moins inattendu ? La réponse tient en un mot, l'espoir. Soit le symptôme le plus notoirement connu de la grippe stéphanoise, aussi appelée fièvre verte.

La maladie est apparue en France vers la fin des années soixante. D'abord limitée à un seul foyer, elle a pu être endiguée. Dans les années 1970, le virus à l'origine du mal a cassé la barrière des espèces et a muté dangereusement par une recombinaison inattendue de ses gênes, recombinaison datée très précisément du 12 mai 1976. Dès lors, et malgré les mesures prophylactiques adoptées au fil des ans par les autorités sanitaires (plan dit de la caisse noire et relégation en quarantaine en deuxième division, plan Faux passeports et relégation en quarantaine de Ligue 2, pour ne citer que les plus célèbres), le mal n'a cessé de croître.

Aujourd'hui, la grippe stéphanoise a atteint Oslo. Demain, à n'en pas douter, elle sera signalée au Nord-Waziristan, en Birmanie, au Proche-Orient, dans les provinces afghanes du Helmand et de Kandahar, aux confins de la République démocratique du Congo et du Rwanda. Le monde entier sera gagné par la fièvre verte, l'espoir sera partout. L'horreur.

On ne connaît qu'un seul remède à la fièvre verte: la victoire. Pour en finir avec l'espoir, il faut que l'AS Nous ajoute enfin une ligne à son palmarès. Les responsables du futebol français seraient bien inspirés de prendre enfin les mesures qui s'imposent et de décréter que le titre 2009/2010 reviendra à l'AS Nous. Sinon, nous resterons condamnés à l'espoir.

lundi 5 octobre 2009

Charly Oleg, ou le concept révolutionnaire de plaisir au travail


C'était en janvier 1993. Nous étions étudiants et, à la faveur d'un exercice de portrait, nous avions approché Charly Oleg dans l'espoir puéril de nous rapprocher de Fabienne Egal. La ruse minable avait échoué; de Fabienne, nous n'avions entendu que la voix à l'autre bout d'un téléphone filaire.

Mais d'un mal procède souvent un bien, et notre rencontre avec Charly, dans un entrepôt de la proche banlieue où il venait ce jour-là essayer des pianos, allait s'inscrire durablement dans notre esprit. Derrière l'image de saltimbanque déconnant et un peu irresponsable sur les bords sciemment véhiculée par quelque direction du marketing, Charly, dont la collaboration avec TF1 s'achevait, nous avait asséné une formidable leçon.

De notre carnet de notes de l'époque, où nous avions tenté avec prétention de consigner la vie de ce "p'tit gars du Blanc-Mesnil" parti de chez ses parents à quatorze ans conquérir sa liberté en se produisant dans les cabarets de l'Est, puis au Tahiti Dancing de la place Clichy ou au Macumba de la rue Sainte-Anne, quelques lignes remontent aisément à la surface de notre mémoire.

D'abord ça: "Charly ? Un être courtois, galant, gentil et talentueux (...) difficilement remplaçable et toujours de bonne humeur", nous avait confié Fabienne, que nous écoutions transis d'amour. Et puis ça, recueilli directement auprès du pianiste: "Dès qu'il y a un soleil le matin, la vie recommence. C'est ça, l'enthousiasme."

En creux se dessinait le portrait d'un homme rigoureux dans son art mais plaçant la bonne humeur et le plaisir au-dessus de tout. Un exemple, un maître Jedi.

Alors, au moment où TF1 diffuse un Tournez manège 2.0 dont la seule existence justifierait qu'on en finisse une fois pour toutes avec les 2.0, et alors que la souffrance au travail est enfin devenue un sujet majeur et non plus une lubie de sociologues prétendument en mal de reconnaissance médiatique, nous voulions apporter notre pierre à la nécessaire réhabilitation de cet homme, figure de proue du concept révolutionnaire de plaisir au travail.

CINQ LIGNES DE TEMPS ADDITIONNEL
Dans l'édition dominicale de Quiplé, Araujo Ilan, auteur du deuxième but de l'AS Nous samedi soir, affirme: "ça ne vaut pas plus qu'une victoire contre n'importe quelle équipe, ça vaut trois points". Et, Araujo, lâche-toi un peu, veux-tu bien, prends du plaisir dans ton travail et ne nous raconte pas n'importe quoi.