lundi 5 octobre 2009
Charly Oleg, ou le concept révolutionnaire de plaisir au travail
C'était en janvier 1993. Nous étions étudiants et, à la faveur d'un exercice de portrait, nous avions approché Charly Oleg dans l'espoir puéril de nous rapprocher de Fabienne Egal. La ruse minable avait échoué; de Fabienne, nous n'avions entendu que la voix à l'autre bout d'un téléphone filaire.
Mais d'un mal procède souvent un bien, et notre rencontre avec Charly, dans un entrepôt de la proche banlieue où il venait ce jour-là essayer des pianos, allait s'inscrire durablement dans notre esprit. Derrière l'image de saltimbanque déconnant et un peu irresponsable sur les bords sciemment véhiculée par quelque direction du marketing, Charly, dont la collaboration avec TF1 s'achevait, nous avait asséné une formidable leçon.
De notre carnet de notes de l'époque, où nous avions tenté avec prétention de consigner la vie de ce "p'tit gars du Blanc-Mesnil" parti de chez ses parents à quatorze ans conquérir sa liberté en se produisant dans les cabarets de l'Est, puis au Tahiti Dancing de la place Clichy ou au Macumba de la rue Sainte-Anne, quelques lignes remontent aisément à la surface de notre mémoire.
D'abord ça: "Charly ? Un être courtois, galant, gentil et talentueux (...) difficilement remplaçable et toujours de bonne humeur", nous avait confié Fabienne, que nous écoutions transis d'amour. Et puis ça, recueilli directement auprès du pianiste: "Dès qu'il y a un soleil le matin, la vie recommence. C'est ça, l'enthousiasme."
En creux se dessinait le portrait d'un homme rigoureux dans son art mais plaçant la bonne humeur et le plaisir au-dessus de tout. Un exemple, un maître Jedi.
Alors, au moment où TF1 diffuse un Tournez manège 2.0 dont la seule existence justifierait qu'on en finisse une fois pour toutes avec les 2.0, et alors que la souffrance au travail est enfin devenue un sujet majeur et non plus une lubie de sociologues prétendument en mal de reconnaissance médiatique, nous voulions apporter notre pierre à la nécessaire réhabilitation de cet homme, figure de proue du concept révolutionnaire de plaisir au travail.
CINQ LIGNES DE TEMPS ADDITIONNEL
Dans l'édition dominicale de Quiplé, Araujo Ilan, auteur du deuxième but de l'AS Nous samedi soir, affirme: "ça ne vaut pas plus qu'une victoire contre n'importe quelle équipe, ça vaut trois points". Et, Araujo, lâche-toi un peu, veux-tu bien, prends du plaisir dans ton travail et ne nous raconte pas n'importe quoi.
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