lundi 17 mai 2010

La seule lumière au tableau


Pourquoi évaluer la performance individuelle dans un domaine d'activité ontologiquement collectif ?
Faut-il rechercher cette évaluation ?
D'où nous vient ce besoin de quantifier nos actes ?
Une seule réponse: le Jay.

A en croire les données compilées par la société Opta, spécialisée dans le commerce rémunérateur de la stat', et reprises par l'AS Nous, le Jay a stoppé cette saison 76% des frappes cadrées par les méchants. Pas 75, pas 77, mais 76, comme l'année noire. Sa performance le classe au troisième rang de la Ligue 1 derrière Hugo Lloris, de chez les Pas-beaux, et Fabien Audard, qu'on sait même pas où il joue à force de porter le maillot de Lorient.

ESPN Soccer ne verse pas dans le pourcentage, mais dans le chiffre brut, et là, il apparaît que le Jay a réalisé cette saison 142 arrêts. Pas 141, pas 143, mais 142, comme un discret hommage aux deux chiffres qui ponctuaient naguère les plaques minéralogiques de nos vaillants automobilistes ligériens. Sa performance est sans égal dans toute la Ligue 1.

Elu meilleur Stéphanois de la saison, élu meilleur joueur de L1 pendant le mois de décembre, invincible à domicile 544 minutes durant, du 21 décembre au 6 mars: le doute ici n'a pas lieu d'être. Car avec 27 malheureux buts marqués et une piteuse 20e attaque, l'AS Nous n'a évité l'infamante relégation qu'à la force de sa défense et de son dernier rempart©.

Non content de maintenir du bout des doigts l'AS Nous dans l'élite, le Jay a aussi repoussé les cendres volcaniques de l'Eyjafjöll, sauvé l'euro des attaques de vils spéculateurs, guéri par la seule imposition de ses mains gantées des dizaines de fidèles et miraculeusement tenu secrètes les recettes de la râpée et de la fondue à la fourme de Montbrison.

On l'a même vu dans le Vercors sauter à l'élastique,
voler des amphores au fond des criques
et faire la cour à des murènes.

Au point que l'on se demande comment diable le Jay ne figure point dans la liste des 30 ou des 23 ou des 24 de Ray,
au point que l'on prévient: faudra pas venir se plaindre dans un mois.

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